REVUE DE PRESSE ESPAGNOLE
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Chaque semaine (ou presque), Mathieu
de Taillac, journaliste pour le célèbre journal espagnol
El País, livre en exclusivité sur EnEspagne.com
sa chronique de l'actualité espagnole. |
• 28.06.2006 -
L'Espagne au lendemain de la victoire française
face à la sélection espagnole en huitièmes
de finale de la coupe du monde de football (Allemagne 2006)
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Mathieu de Taillac - Madrid
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"Gueule de Bleu"
Dur réveil ce mercredi matin pour les supporteurs espagnols. Le
pays entier y avait cru : après son sans faute en première
phase, la sélection espagnole, la roja, récolterait davantage
que l’enthousiasme et la condescendance internationale. Devant les écrans
géants installés sur deux des places centrales de la capitale,
Sol et Colón, les dizaines de milliers de supporteurs peinturlurés
de rouge et de jaune scandaient « Sí, sí, sí, ¡vamos
a Berlín! » (« Oui, oui, oui, on va à Berlin
! »).
Las, le onze espagnol a montré face aux tricolores « L’Espagne
de toujours » pour El País, « L’impuissance de
toujours », pour El Mundo, ou encore « L’histoire sans
fin » pour ABC. La frustration est grande face à l’impression
que l’histoire se répète comme une fatalité.
La presse rappelle qu’à chaque coupe du monde, l’Espagne
suscite l’enthousiasme et fait preuve de qualité, mais échoue « dès
qu’elle joue un vrai match », comme résume cruellement
El País. L’élimination habituelle en quarts de finale
est devenue un sujet de plaisanteries en Espagne. Mais, comme l’écrit
El Mundo dans son éditorial, « Cette fois nous n’avons
même pas attendu les quarts de finale pour mourir ».
Dans l’ensemble bons perdants, les journaux soulignent les vertus
de la maturité française face à l’inexpérience
espagnole. Seul le coup franc à l’origine du deuxième
but français a du mal à passer. La faute sur Henry, qui
porte les bras à la tête alors qu’il n’a pu être
touché qu’à la jambe, est perçue comme imaginaire.
Pour se consoler, les amateurs se tourneront vers les journaux
sportifs, As: « C’était beau tant que ça a duré »,
ou Marca « Ne pleure pas », en énorme sur la une ;
et en sous-titre, « Nous avons une équipe et nous reviendrons ».
Une équipe oui, mais un entraîneur ? La question du départ
de Luis Aragonés est posée dans la presse. Le sélectionneur
a précisé « Je resterai si les supporteurs et la fédération
le veulent ». Marca prend Aragonés à son propre jeu,
et avance six noms pour un possible remplaçant, « Si Luis
ne continue pas »…
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